CHATEAUNEUF-DU-PAPE
FEDERATION DES SYNDICATS
DE PRODUCTEURS. Novembre 2014
2014,
UN MILLESIME DE VIGNERONS
Le millésime 2014 à Châteauneuf-du-Pape est ce que l’on appelle
communément « un millésime de vignerons » tant le travail à la vigne
a eu une importance cruciale tout au long de cette année qui débuta tôt en
saison pour se terminer tard dans l’automne. Une année épuisante, où expérience
et anticipation se révélèrent être de précieux atouts pour produire de beaux
raisins.
A un hiver doux et pluvieux qui
permit aux réserves hydriques de se reconstituer, succéda un printemps sec et
chaud (54 mm de pluie sur trois mois et 1°C de plus que la moyenne pour les
minimales et les maximales). Tout était donc en place pour que les vendanges
débutent précocement, les blancs sur la fin août et les rouges début septembre.
Le potentiel de production laissant entrevoir une récolte supérieure à la
normale, afin de réduire le rendement des vignes les plus généreuses, les
vignerons consacrèrent une partie du mois de juillet à effectuer des vendanges
en vert. Mais en matière de viticulture, il n’est de certitude que lorsque les
raisins sont en cuve…
En raison d’un été ponctué de
pluies hebdomadaires (158 mm en juillet août, contre 89 mm en 2013 et 91 mm en
2012), de nuits fraiches et d’un ensoleillement inférieur aux moyennes
saisonnières (1768 h sur 6 mois contre 1811 h en 2012), en quelques semaines le
millésime perdit de sa précocité pour devenir l’un des plus tardifs de la
décennie. Les adventices n’ayant de cesse de pousser, jusqu’à tard dans la
saison les vignerons furent dans l’obligation de labourer leurs vignes, puis
vers la fin de l’été, sur certains terroirs, de les tondre régulièrement. Les
façons culturales terminées, du temps fut consacré à l’effeuillage puis à la
préparation des vendanges.
La météorologie contrastée de
l’été 2014 a donc eu pour conséquence de retarder le début de la récolte que
l’on peut par ailleurs situer autour du 16 septembre. Heureuse conséquence de
la succession d’un été plutôt frais à un printemps plutôt chaud, maturité phénolique
et maturité technologique des différents cépages de l’appellation ont cette
année parfaitement coïncidé. Les quelques grappes insuffisamment mûres ou
jugées pas assez belles furent écartées à la récolte, laquelle est à
Châteauneuf-du-Pape encore manuelle et doit être complétée par un tri obligatoire
de la vendange, à la vigne ou à la cave. Ces deux conditions de production
figurant dans le cahier des charges sont des facteurs de qualité que les
vignerons de Châteauneuf-du-Pape ont à cœur de défendre en interdisant
notamment l’usage des machines à vendanger au sein de leur appellation.
A millésime tardif, décuvages
tardifs. Les pressoirs ont fonctionné jusqu’aux premiers jours de novembre,
libérant des jus fruités, très équilibrés, légèrement moins alcoolisés que la
moyenne (1%), avec des bouches amples et rondes, des tanins fins et bien
incorporés. Les blancs montrent quant à eux de belles acidités, ils sont pointus,
longilignes, et se révèleront pleinement au vieillissement pour qui aura la
patience de les conserver suffisamment longtemps.
Le millésime 2014 se caractérise donc par des tanins soyeux, des
bouches élégantes et profondes, à l’instar des 2011 et des 2012 qui commencent
à se dévoiler.
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